Dans mon cours de PNL, nous avons étudié l’analyse transactionnelle. Nous avions, entre autres, un beau document de 600 et quelques pages où la majeure partie consiste en des exercices à effectuer, en premier lieu, sur nous-mêmes.
À peine rendue au deuxième ou troisième exercice, on nous demande de se replonger dans notre enfance…
»Arrrr, vraiment? Je ne me souviens de rien et je n’ai pas trop envie de me forcer à y repenser. Mais bon, y faut ce qui faut! Si je veux vraiment comprendre cet outil (que je trouve vraiment hot!) et vouloir l’appliquer dans ma pratique, autant y aller à fond! »
Comme je n’ai pas beaucoup de souvenirs, ni auditifs, ni visuels, et que très peu kinesthésiques, je m’en vais directement chez ma mère, chercher TOUS les albums qui contiennent les belles petites photos de bébé moi jusqu’à la vraiment moins cute ado moi…hahaha
C’est ainsi que je me ramasse une demie heure plus tard, dans mon salon, à brailler ma vie en regardant ces petites perles de souvenirs. Les vagues de petits bonheurs, de grandes peines, de moments cocasses et moins cocasses me submergent toutes en même temps; mon corps se rappelle à l’aide des photos.
(C’était vraiment intense!)
Puis j’arrive à la croisée des eaux; sur les photos y’a ma mère, moi, mon père, et je tourne la page…pour apercevoir ma mère, moi et BAM, son nouveau chum (Éric a passé 14 ans dans nos vies et je le considère encore comme ma famille aujourd’hui, je t’aime Éric).
La famille que j’avais toujours connue, ma famille, ma meute à moi, avait été détruite et anéantie, mon papa n’était plus avec nous.
Mais ce n’est pas que ça, ma mère avait aussi coupé les ponts avec ses parents, avec son frère et sa famille, avec sa sœur et sa famille, donc avec mes grands-parents, mes oncles, mes tantes et ma cousine, qui était presque ma sœur à l’époque tellement on était proche et on se voyait souvent. La familia au complet y était passée. Ce n’est donc pas surprenant que je ne me rappelais de rien, j’avais mis tout ça bien profondément dans mon inconscient, pour me protéger de la douleur beaucoup trop grande à l’époque.
Et moi qui pensais avoir régler tout ça…ben oui fille! Pas pentoute!
Grosse contraction.
Ça a été un deux semaines très creux, où j’ai eu des crises boulimiques, où j’ai pleuré tellement de fois, à avoir le nez bouché et ne plus pouvoir respirer, où je me suis refermée sur moi-même. La petite fille en moi vivait la douleur immense qu’elle n’avait pas eu l’espace ni le temps de vivre à 6 ans.
Mais vous savez ce qu’on dit? Pour chaque contraction, vient son équivalent en expansion.
J’avais compris (avec tout mon être, pas juste avec ma tête) que ma façon de me relationner était en grande partie influencée par cette blessure atroce, que je n’avais jamais considérée auparavant.
C’est ainsi que le 23 octobre 2020, j’ai décidé d’aller vers ma souffrance, de me plonger si intensément dedans que je voudrais absolument en sortir et la guérir, parce que je savais que je n’aurais plus envie de la trainer avec moi et de reproduire inconsciemment ce vide brisé dans ma vie, dans mes relations. Je me suis préparer une stratégie pour me sentir en sécurité et j’ai plongé.
Une partie de moi est morte à ce moment-là et une autre partie est née; la partie en moi qui croyait dure comme fer que je n’avais pas ma place au sein d’un groupe a offert sa place à une autre qui désire rassembler, qui désire fonder une famille et qui ressent la force de la communauté! Méchante expansion!
Et ça, ce n’est que la graine de plantée.
C’est ça la vie, on meurt et on nait constamment.
Le 14 novembre 2020, à ma demande pour mes 30 ans, je recevais mes deux parents à souper, qui aurait cru? Certainement pas moi, je peux vous le dire!
Si vous saviez le fun qu’on a eu! Contre toutes mes attentes, il n’y a pas eu de moment ackward, ni de chicane, ni de malaise; juste du bonheur, des rires, des larmes de joie, et même de la complicité. Il y avait ma famille, ma meute à moi, réunie, après 24 ans, autour de la table à manger.
Ma petite fille intérieure dansait de pur émerveillement. Pour la première fois depuis tant d’années, je ne me sentais pas divisée, je me sentais unifiée.
Ce fut certainement un des plus beaux cadeau de ma vie.
Est-ce que ce simple souper m’a guéri pour la vie? Non. Mais je peux vous dire que je me suis juré de cultiver cet espace d’union en moi, contre vents et marées.
(Cet espace que nous avons tous à l’intérieur de nous.)
Cet espace qui me permettra de construire un couple solide et heureux et d’attirer le bon partenaire pour ça.
Cet espace qui me permet déjà de me relationner autrement avec les gens qui me sont chers, mais aussi avec l’étranger dans la rue, avec mes clients, avec les autres parties en moi, avec la vie.
Tout ça pour dire que nous avons tous de la douleur enfouie qui teinte assurément notre vie, mais ce que nous oublions, c’est que nous avons toujours le choix et qu’il n’est jamais trop tard pour transformer la douleur en Amour.
L’Amour n’a pas la notion du temps. L’Amour ne se fane pas. L’Amour ne connait pas la rancœur.
L’Amour est patient. L’Amour est toujours en fleur. L’Amour pardonne tout.
L’Amour est le plus sage des guides et le plus puissant des guérisseurs.
Encore faut-il prendre la décision de lui faire de l’espace.
avec Amour,
Ka